
"Vincent NDOUMBE DOUALA NGONGUI, est rappelé à son créateur le 09 Décembre 2024 à l'age de 70 ans révolus. Icône de la réalisation et de la production audiovisuel, créateur et instigateur dans l'âme, l'homme, ou mieux le génie quitte le cercle des vivant comme un genie qui part en fumée. un petit retour sur la vie de l'homme et de ses oeuvres."
Pour mieux parler de Vincent NDOUMBE DOUALA NGONGUI, nous parlons de Bonendalè. Ce carrefour artistique, cette localité dans les années 88 remarquée par ses vieilles maisons dont certaines datent de la période du protectorat allemand. Qui se distinguent par leur forme architecturale et leurs vieilles toitures dont les tôles en zinc ont noirci sous les effets conjugués du temps et des intempéries. Bonendalè, une incarnation d'atan de tranquillité de temps en temps perturbée par le vrombissement ou les klaxons d’une voiture ou d’une moto qui passe. L’air était alors plus pur. C’est aussi le temple centenaire de l’Eglise évangélique du Cameroun que les paroissiens ont de nos jours moderniser avec un nouveau clocher. Bonendalè, ce sont ses plages un peu à l’abandon à l'époque. C’est aussi la terre qui naquit le très vénérable Chef EBELE TUKURU Abel. La plus moderne de toutes les résidences des chefs traditionnels du département du Wouri. Une résidence qui se détache fièrement du paysage champêtre du village. Un paysage de plus en plus phagocyté par les délices citadines. Bonendalè, c’est aussi ses gargotes dont les tenancières se disputent l’apanage de l’art culinaire Duala : bouillons et grillades de poisson et de viande sont les spécialités les plus prisées. Les bars font une entrée en force : Turbo qui depuis que son propriétaire a eu la malheureuse idée d’abattre le vieux manguier dont l’ombre attirait de nombreux amoureux de la nature a cédé sa place au Quartier latin et Soir au village qui se disputent la vedette. Territoire ayant hébergé la fameuse école de théâtre Eyala penya (le verbe nouveau), le village du redoutable feu chef KAÏN DIBUNJÈ TUKURU, Bonendalè se distingue de tous les hameaux du département du Wouri, voire de la région du Littoral par la concentration des ateliers artistiques qui s’y bousculent. Eyala penya fermé, à laissé des talents affirmés. On en trouve de tous les âges. Outre les comédiens, on y trouve des plasticiens. MPAH DOOH y tient un atelier permanent d’art plastique. Bonendalè a acquis ainsi ses palmes de centre artistique à ciel ouvert. La concentration des différents ateliers artistiques a fait naître des talents locaux si elle n’a pas attiré d’autres artistes à l’instar de Goddyle, Blaise BANG, Louis ÉPÉE, SALIFOU LINDOU , Guy WETE, Hans KINGUÈ après son fief de Bona
mbappè (Bonabéri) c’est aussi Bonendalè que la fondation Afrique Avenir du prince KUM'A NDOUMBÈ III avait choisi pour son festival mensuel du film africain qui se tient à Turbo Bar tous les mercredis et samedis jusqu'au dernier instant de l'initiative. Chaque séance étant suivi d’un débat riches en échanges. Nous parlons de Bonendalè car c’est aussi le même village qui a attiré le producteur réalisateur de la Crtv, Vincent NDOUMBÈ pour les tournages de sa série Retrouvailles Bar de chez nous.

Vincent NDOUMB'A DOUALA NGONGUI dans les années 88, s’est installé avec son équipe de techniciens et de comédiens. Petite anecdote, quand on lui posait la question de savoir : Pourquoi le drapeau camerounais ? Il répondait coule avec aplomb : “ C’est l’ambassade du Cameroun à Bonendalè. Parce qu'au sein de l’équipe on trouve les Camerounais des quatre coins du pays. L'équipe sortant d’un tournage et le “Chef” s'offraient des bains réparateurs.“ Après toutes les trois ou quatre heures de tournage sous la chaleur, toute l’équipe se dirige vers le fleuve. On se rafraîchit soit pour la reprise, soit rentrer au QG pour faire le point de la journée ou préparer la suite du travail”, explique notre interlocuteur. Vincent NDOUMBÈ DOUALA NGONGUI s’est fait un nom à la Crtv avec Accord majuscule, le magazine culturel qu’il a créé et dirigé de 1988 à 1998. De 1999 à 2002, il a récidivé avec Just for fun. Sur le même ton frondeur et cocasse. Puis ce sera Cité campus. Tout cela malgré des difficultés susceptibles de décontenancer ceux qui n’arrivent pas à allier le culot, la patience et la passion. “ Retrouvailles Bar de chez nous ” est sa nouvelle trouvaille. Pour la réaliser, il est parti de Yaoundé. Il a soigneusement évité la bruyante métropole économique du Cameroun malgré son trop plein de bars. Avec une équipe de 25 techniciens de cinéma et de comédiens : des jeunes et des vétérans rompus à la tâche comme EDIMO DIKOBO Paul et Jean-Jacques Ondoua (cameramen), Rigobert Tamwa (Eshu) qu’on ne présent plus, Alain Kouam (montage) il s’est retiré à Bonendalè, une dizaine de kilomètres de la ville. Outre le noyau dur constitué par les 25 membres de la “bande” à Vincent Ndoumbè, le vivier local offre une large frange de figurants où l’on puise à volonté. Pour le tournage de “ Retrouvailles Bar de chez nous ”. Une série dont les acteurs racontent des tas d’histoires aussi cocasses les unes que les autres. On se tord de rire à se rompre les côtes. “Retrouvailles Bar de chez nous” est à sa deuxième saison. C’est une série dans laquelle Vincent NDOUMBÈ ambitionnait l’ironie mordante estime que le “ bar est devenu l’endroit incontournable où se façonne une certaine opinion publique, le lieu des rencontres insolites entre personnages que rien, apparemment, ne semble mettre ensemble.” “Retrouvailles bar de chez nous” à Bonendalè ne manque justement pas d’insolite. c’est une maison non achevée et abandonnée comme on en dénombre de toutes les générations dans ce village. Celle-là a la particularité de n’avoir pas de toit. Quelques couches de chaux et de peinture sur ses murs en parpaings nus pour les besoins de la cause. Voilà le décor dans lequel l’équipe de “Forum de l’image de la lumière, du mouvement et du son” (Films) déploie des trésors d’imagination pour restituer des pans entiers de notre société. Avec des scènes qui devraient pourtant faire pleurer ou méditer au lieu de faire rire à gorge déployée, comme c’est souvent le cas. Parlant de la série en cours, Vincent NDOUMBÈ et ses camarades la destinent à l’ensemble du public africain voire au reste du monde. Pour atteindre cet objectif les comédiens ont l’obligation “ de dictionner de manière parfaitement intelligible, afin d’être compris aussi bien à Montréal qu’à Kinshasa, Bamenda ou Marrakech ”, insistait Vincent NDOUMBÈ . Au-delà de tous les principes qui soutient son art, l’équipe met un accent particulier sur le jeu d’ensemble car souligne encore Vincent NDOUMBÈ “malgré nos différences de métier, d’origine, de religion, d’instruction, de genre ou de classe, il y aura toujours des images et des sons, qui nous feront tous rêver et à travers lesquelles, nous pourront toujours nous reconnaître ”

C'était un passionné. À l’observer dans son travail, l’équipe de films est animée d’une très forte passion pour ce qu’elle fait et entend réaliser à la perfection. Elle n’accumule pas moins des frustrations. Les équipiers y mettent leurs moyens propres glanés çà et là. Lui, dans son salaire de fonctionnaire ou de contractuel d’administration, qui d’autre dans ses différentes prestations de free-lance. Ils ont du mal à comprendre la réticence, voire l’indifférence des grandes entreprises, des chevaliers d’industrie et tout autre sponsor. Autant sous d’autres cieux l’Etat, les milieux d’affaires et des mécènes se montrent attentifs et généreux à la production artistique, autant au Cameroun, ce secteur est négligé, s’il n’est pas à l’abandon. Ceux qui daignent regarder de ce côté-là réservent souvent aux artistes un traitement d’enfants de parents pauvres. Le promoteur de Films met un point d’honneur à imposer ce qu’il fait jusqu’à présent avec le concours de la seule Crtv, destinataire exclusif de la production. Il ne tance pas moins les médias locaux pour leur mutisme ou leur propension à sublimer du terre à terre. C'est avec Amadou Vamoulké, que les conditions de travail se sont nettement améliorées. reconnaîssait en bonne foi Vincent NDOUMBÈ. Ses complaintes reposaient sur la condition d’existence des artistes camerounais au Cameroun. Le budget du cinéma pour lui était le si colossal qu’il ne saurait être supporté par une seule structure. Le producteur-réalisateur de Retrouvailles Bar de Chez nous ne cessait d'invité ceux qui ont des fonds à s’intéresser à l’art et aux arts de bonne facture susceptibles d’être consommés hors de nos frontières comme les Camerounais gobent ici ce qui vient d’ailleurs et qui ne cadrent pas souvent avec les réalités locales.

Vincent NDOUMBE DOUALA NGONGUI , était un sac de talents, un génie de audiovisuel et un visionnaire ! Le Cameroun vient de perdre une figure emblématique de l'audiovisuel et de sa culture. Il est connu un "Père Créateur". À 70 ans, cet homme aux multiples talents a marqué plusieurs générations par sa créativité, son dévouement et son apport inestimable au monde des médias. "Accord Majuscule", "Just for Fun", "Cité Campus", et "Retrouvailles Bar", sont entre autres des programmes à la cameroon radio and television qui ont été estampillés de la griffe artistique de Vincent NDOUMBÈ. L'homme était une véritable bibliothèque vivante de la culture et des arts camerounais. Il a enrichi ces programmes d’un esprit novateur et d’une énergie rare, laissant une empreinte indélébile sur l’audiovisuel camerounais. Qui ne se souvient pas des airs enjoués et du message profond de la chanson thème d'Accord Majuscule :
"Ça dépend de nous Oohh Ooooh, ça dépend de vous, ça dépend de nous tous" ?
Mentor pour les artistes, il a influencé et soutenu des talents comme Donny Elwood,
Kareyce Fotso , Rigobert Tamwa Eshu Officiel , Eddy Bannem et bien d'autres, contribuant à propulser ces figures dans le paysage artistique. Véritable pilier de la promotion culturelle, Vincent NDOUMBÈ était en outre un enseignant de philosophie et un homme de conviction, mettant sa pédagogie au service de sa passion pour les
humanités. En plus de son rôle de réalisateur, scénariste et producteur, Vincent NDOUMBÈ avait récemmente xploré une facette inattendue : celle de modèle photo international. Toujours curieux, il avait le don de réinventer sa vie avec un humour et une énergie débordants.
Un esprit libre et taquin, jamais à court de reparties, il s’amusait souvent de l’actualité en l’intégrant à ses réflexions artistiques et philosophiques. Ses proches et collaborateurs garderont en mémoire son rire communicatif et sa chaleur humaine.

C'est un adieu mais pas une fin. Car à travers ses œuvres et les souvenirs qu’il a laissés, Vincent Ndoumbe Doualla continuera d’inspirer. Il nous rappelle que la culture et l’art, quand ils sont portés par des âmes passionnées, transcendent les limites du temps. Muss respect Vincent ! pour ton amour infini de la vie et des autres.
Bon voyage Le Genie ! Que la terre de tes
ancêtres te soit légère.
MBAP’A NTON’A NYAMSI NDIԐH MBAPƐ
(+237)652 26 60 78 / 699 79 81 44
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