Des échanges de tirs ont eu lieu mercredi à Buea (Cameroun) entre militaires et hommes armés. Les soupçons portent sur des séparatistes, qui avaient menacé les sélections en lice pour la CAN 2022 s'entraînant dans cette localité de l'ouest du pays.
L'attaque n'a pour l'heure pas été revendiquée. Plusieurs personnes ont été blessées mercredi dans des échanges de tirs entre militaires et hommes armés dans l'ouest du Cameroun en proie à un sanglant conflit, dans la ville de Buea qui abrite des équipes en lice pour la Coupe d'Afrique des nations 2022 de football, selon le maire de la localité. "Les forces de sécurité sont rapidement intervenues et une enquête est en cours pour déterminer qui sont les responsables", a déclaré David Mafani Namange, évoquant des "incidents sporadiques".
Des groupes armés sécessionnistes, qui réclament l'indépendance de deux régions de l'ouest habitées principalement par la minorité anglophone du Cameroun, avaient menacé de perturber le déroulement de la compétition-reine du football africain. "Les séparatistes ont attaqué plusieurs quartiers de Buea, les renforts de l’armée sont arrivés et ont riposté", a affirmé à l'AFP un haut responsable militaire contacté par téléphone et qui a requis l'anonymat.
"Il y a eu des échanges de coups de feu nourris entre militaires et séparatistes", a confirmé Me Agbor Balla, directeur de l’ONG Centre for Human Rights and Democracy in Africa. "Plus les séparatistes avançaient vers le centre-ville, plus c'était la panique", a précisé l'avocat, qui évoque un mort dans les combats, "qui portait une tenue civile", et un blessé. Aucune autre source n'a confirmé ce bilan.
Des menaces adressées à plusieurs sélections
Buea est le chef-lieu du Sud-Ouest qui, avec le Nord-Ouest, sont les deux régions à majorité anglophone dans un pays habité à 80% par des francophones. Des lettres de menace avaient été envoyées par certains groupes armés aux équipes qui doivent jouer leurs matchs à Limbé, station balnéraire du Sud-Ouest, et s'entraîner à Buea.
Depuis cinq ans, après la répression de manifestations pacifiques accusant le pouvoir central et la majorité francophone du pays d'ostracisme à l'égard des anglophones, séparatistes armés et militaires s'affrontent dans un conflit meurtrier. Des ONG internationales et l'ONU blâment régulièrement les deux camps pour des crimes et atrocités visant les civils. Le conflit a fait plusieurs milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés depuis début 2017, selon l'ONU et les humanitaires.
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