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MUKUSA (veuve) : un hommage littéraire aux femmes meurtries mais debout



Dans son nouvel ouvrage poignant intitulé MUKUSA (veuve), l’auteure Sike Soppo Dora braque les projecteurs sur la réalité souvent douloureuse des veuves au Cameroun et en Afrique subsaharienne. Un livre fort, à la fois témoignage, cri de révolte et plaidoyer en faveur d’une justice sociale trop longtemps ignorée.


Que signifie MUKUSA ?


Dans plusieurs langues bantoues, notamment au Cameroun, le mot "Mukusa" désigne une veuve, littéralement « celle dont le mari est mort ». Mais derrière ce mot apparemment neutre se cache toute une charge culturelle, émotionnelle et sociale. Mukusa est souvent synonyme de vulnérabilité, d’injustice et de marginalisation.


Un contexte de souffrance et de résilience


Le livre de Sike Soppo Dora s’inscrit dans un contexte où les veuves, après la perte de leur époux, sont fréquemment confrontées à des pratiques traditionnelles rétrogrades : expropriation, rejet, pressions pour se remarier dans la belle-famille, ou encore rituels humiliants de "purification". Ces réalités sont vécues par des milliers de femmes chaque année, parfois dans le silence et l'indifférence générale.


À travers des récits poignants et une écriture profondément humaine, l'auteure donne la parole à ces femmes longtemps réduites au silence. MUKUSA est à la fois un miroir de douleur et un appel à la dignité.

Ce que dit la loi camerounaise sur les veuves


Au Cameroun, la Constitution garantit l’égalité entre hommes et femmes, et la loi sur la succession (ordonnance n° 81-02 du 29 juin 1981) prévoit que le conjoint survivant a droit à une part de l’héritage. Cependant, l’application reste faible, surtout dans les milieux ruraux, où les traditions dominent encore les décisions successorales. Les veuves se retrouvent souvent dépossédées, faute de mécanismes juridiques réellement protecteurs ou d’accès effectif à la justice.


Des avancées existent toutefois. Des associations et ONG locales travaillent à faire connaître les droits des veuves, à les soutenir juridiquement et psychologiquement, mais le chemin reste long.


Un livre pour éveiller les consciences


En publiant MUKUSA, Sike Soppo Dora veut susciter le débat, interpeller les décideurs et surtout restaurer la dignité des femmes touchées par le veuvage. Ce livre se présente comme un outil d'éducation, de sensibilisation et de plaidoyer.


MUKUSA n’est pas seulement un livre, c’est un acte de mémoire et de justice. Un cri pour que plus jamais, une femme ne soit doublement punie : par la perte d’un époux, puis par le rejet de la société.




VICHAL DIKOBO S

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