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IL ÉTAIT UNE FOIS, UN MPODOL : RUBEN UM NYOBE !

Dernière mise à jour : 14 sept.


"13 Septembre 1958 – 13 Septembre 2024, ça fait 66 ans qu'ils l'ont assassiné la figure emblématique de la résistance à la colonisation du Cameroun mais ses écrits nous parlent."


La biographie d’UM NYOBE « MPODOL » Heros national 1913-1958

SECRETAIRE GENERAL DE L’UPC (Novembre 1948- Septembre 1958)

Lâchement abattu le 13 /09/1958 par les colonialistes français


Sa naissance

Date : en 1913

Lieu : Eog Makon près de Boumyebel (actuel Département du Nyong et kellé)

Nom du père : Nyobe NSUGA

Nom de la mère : Ngo Um Nônôh, décédée 2jours après la naissance de Um


Ses études

1924-1930 : Ecole primaire protestante d’illaga près d’Eseka

1930- 1931 : CM2 à Sakbayeme où il obtient le certificat d’études (CEP)

1933 : Il est admis à l’école normale des missions protestantes à Foulassi.



Exclu pour cause de revendication de meilleures conditions d’alimentation au sein de l’école. Il présente néanmoins avec succès, comme candidat libre, l’examen de sortie. Il obtient ainsi le diplôme de Moniteurs indigènes (DMI).


Autodidacte infatigable, il obtient la première partie du Baccalaureat en juin 1939. Il acquière par la suite, une solide formation en divers domaines de la connaissance : Droit, finances, politique, tradition, sociologie, etc.


Vie de Famille

UM a eu deux épouses :

1- NGO MAYACK Marthe en 1944 ; de cette union qui s’arrêtera avec l’entrée sous maquis, naîtront 02 filles

2- Ngo NJOCK Jeanne ; de cette union naitra en 1957 au maquis, un fils : Daniel Ruben UM NYOBE


Vie Professionnelle

Ruben UM NYOBE est un enseignant

Avant et après son DMI, il enseigne dans les écoles primaires protestantes notamment à Edéa.



Le 29 juillet 1935, il est recruté dans l’administration. Il y travaillera jusqu’au 1 er juin 1949, date à laquelle il obtient à sa demande, une mise en disponibilité.


Pendant cette période active de 14 ans, UM exercera comme Ecrivain- interprète, employé des finances publiques et enfin Greffier de justice.


Il connaitra par la suite de nombreuses affectations, les unes plus disciplinaires que les autres :

- Edéa : Mai 1945

- Ngambé : Juin 1945

- Edéa de nouveau : Octobre 1945

- Maroua puis

- Ngaoundéré : Mai 1947, quelques semaines seulement après avoir participé au congrès du RACAM (rassemblement camerounais), précurseur naturel de l’UPC


Vie Politique

1944 : UM adhère au cercle d’études marxistes dès sa création en juin 1944, avec Gaston DONNAT, Maurice MERIC, ZOLO, NGOM Jacques, ASSALE Charles.

- Il est l’un des fondateurs de l’USCC (Union des syndicats Confédérés du Cameroun) dont le congrès constitutif se tient le 18 décembre 1944 à la salle des Fêtes à Douala. Il sera élu Secrétaire Général de l’USCC.

30 Mars 1947 : Congrès du RACAM, à Douala. UM, comme d’autres fonctionnaires, leaders du mouvement, est affecté hors de Douala.

1948 : Création de l’UPC le 10 Avril, avec ses compagnons tels que Guillaume BAGAL, YAPP Emmanuel, OWONA Ernest BIBOUM Jacques.

UM est élu Secrétaire Général par le comité Directeur de l’UPC, au mois de Novembre en remplacement de Bouli Léonard.

1949 : Elu Vice-président du RDA ; l’UPC devient Section Kamerunaise du Rassemblement Démocratique Africain (RDA).



10 Avril 1950 : 1er congrès de l’UPC à Dschang, il est confirmé Secrétaire Général de l’UPC, responsabilité qu’il assumera sans interruption jusqu’à son assassinat le 13 septembre 1958.

1951 : Il est candidat présenté par le Comité Directeur de l’UPC aux élections législatives du 17 juin ; les résultats sont arbitrairement faussés par l’administration coloniale au profit des candidats à la solde de celle-ci.

1952 : 2ème Congrès à Eséka ; le secrétaire General de l’UPC reçoit le mandat du parti, pour des missions à l’ONU, dans le but de défendre des revendications nationalistes du peuple kamerunais.

1952- 1953 : UM sillonne le pays pour sensibiliser et mobiliser le peuple kamerunais sur la lutte de libération nationale. Il effectue 02 missions à l’ONU :

- Le 17 décembre 1952 : Intervention à la 4ème Commission du Conseil de Tutelle

- 05 décembre 1953 : 2ème mission à l’ONU

1954 : Crise fatale entre les forces colonialistes et l’UPC soutenue massivement par le peuple kamerunais décidé de se libérer du joug colonial.

- Intensification du travail d’organisation de l’UPC.

*Décembre 1954 : 3ème et dernière mission d’UM à l’ONU.

1955 : Année de la rupture

- 22 Avril : Déclaration commune des organisations nationalistes, prêtes à prendre en main la destinée du pays, Hymne et Drapeau nationaux déployés.

- Provocations incessantes de l’administration coloniale contre les nationalistes : UM , principal animateur de la « révolution » est obligé d’organiser la lutte dans le maquis , en Sanaga Maritime.

- Evènements de Mai 1955 avec massacres de populations, suivis de la dissolution arbitraire de l’UPC et ses organisations annexes le 13 juillet 1955

- Malgré les conditions de lutte difficiles, UM multiplie au nom de l’UPC et du peuple kamerunais tout entier, des propositions pour trouver avec les colonialistes et les instances internationales, une issue à la crise politique aiguë que vit le pays depuis 13 juillet 1955.


Mais il ne rencontre que l’intolérance et l’obstination du gouvernement français à maintenir son autorité sur le pays et l’exploitation des richesses qui s’y trouvent.

13 Septembre 1958 : Sans arme, il est lâchement abattu par les troupes coloniales françaises à Libél Li Ngoi, non loin de son Boumyebel Natal, avec la complicité active du gouvernement d’Ahmadou Ahidjo.


Pendant plus de 03 décennies, le nom UM a été banni, ses proches et ses compagnons de lutte pourchassés. Mais pour tous les patriotes et démocrates du pays, UM est reconnu comme le véritable père de l’Indépendance du Kamerun.



1991 : Conséquence de la pression populaire contre la persistance du parti unique, UM est réhabilité par la loi n°91/022 du 16 Décembre 1991, votée et promulgué. Mais l’existence légale de son parti, l’UPC Combattante, n’est toujours pas acceptée par l’administration nationale.


PERSONNALITE DE RUBEN UM NYOBE

On dit de lui qu’il était :

- Doué, intelligent, travailleur, appliqué ; raisonneur et frondeur.

- Un bon organisateur, doublé d’un orateur brillant et perspicace.

- Intégré dans une vie associative dense : cercles d’études, chrétien pratiquant, sportif, arbitre de football.

- Totalement dévoué, déterminé et intransigeant à la défense des intérêts du peuple kamerunais et ses peuples Africains.

- Profondément démocrate ; Dirigeant infatigable de l’UPC.

Il a dit et écrit :

- « _le colonialisme est le prolongement du capitalisme dans le pays colonisés ».

- « Aucune force au monde ne peut venir à bout du nationalisme kamerunais et l’UPC qui incarne ce nationalisme est l’âme immortelle du peuple kamerunais ».

HONNEUR ET HOMMAGE à jamais au MPODOL « porte-parole » bien-aimé du peuple kamerunais !

La Rédaction


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