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GENÈSE : LA TRADITION AFRICAINE : LA TRADITION SOURCE DES TRADITIONS.

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« La présente réflexion se place dans une vue diachronique, dans une conception dialectique de l’histoire où tout phénomène, y compris la tradition, est soumis à la loi irréversible de l’histoire : la disposition à se transformer, à évoluer, à s’améliorer ou alors à s’abîmer, à dépérir, à disparaître. Notre analyse s’élève au niveau des concepts, de la saisie pratique des valeurs fondamentales de l’éducation traditionnelle africaine vue dans sa totalité. Nous examinons donc successivement les caractéristiques fondamentales de l’éducation traditionnelle en Afrique, sa structure et ses différentes techniques. » Dr. A. S. MUNGALA


Par tradition l’on entend une pratique transmise de siècle en siècle originellement par la parole et l’exemple. Elle peut également être définie comme étant un ensemble d’idées, de doctrines, de mœurs, de pratiques, de connaissances, de techniques, d’habitudes et d’attitudes transmis de génération à génération aux membres d’une communauté humaine. Du fait du renouvellement perpétuel de ses membres, la communauté humaine se présente comme une réalité mouvante et dynamique. Ainsi, la tradition revêt à la fois un caractère normatif et fonctionnel. La normativité se fonde essentiellement sur le consentement à la fois collectif et individuel. Elle fait de la tradition une sorte de convention collective acceptée par la majorité des membres, un cadre de référence qui permet à un peuple de se définir ou de se distinguer d’un autre. La fonctionnalité d’une tradition se révèle dans son dynamisme et dans sa capacité d’intégrer de nouvelles structures ou des éléments d’emprunt susceptibles d’améliorer (parfois même de désagréger) certaines conditions d’existence des membres de la communauté. Ainsi, la tradition ne se présente pas essentiellement comme une institution figée, conservatrice, rétrograde et insensible aux changements, mais comme un sous-système mouvant et dynamique faisant partie de la vie elle-même. Elle ne se confond donc pas avec le passé qu’elle transcende et ne s’oppose pas au modernisme. En somme, la tradition est une composante de l’histoire. Elle porte en elle, malgré certaines résistances au changement, les germes subtiles de la modification, de la transformation qui font que les peuples doivent à tout moment ajuster au temps leurs idées, leur manière d’être et de faire. Les traditions à sauver sont donc celles qui favorisent les progrès ou qui ont le pouvoir de corriger les excès des sociétés à des moments d’égarement, de dérive. S’il est vrai que l’Afrique est le berceau de l’Humanité, sa civilisation est en occurrence la mère des civilisations et par ricochet sa tradition la source de toutes les traditions. La tradition africaine est basée sur quatre (04) volets : le premier volet, est la culture. Elle englobe tout ce qui art (culinaire, vestimentaire, musical etc.


Le deuxième volet, est l’identité ou encore la généalogie. Ce volet englobe les noms des ascendants et les territoires jusqu’au foyer ; Le troisième volet, est l’identité socio-spirituelle. Ici entre les rituels, la connaissance et la maitrise des forces de la nature (les cultes et la pharmacopée) ; le quatrième et le dernier volet, est les intelligences cosmiques (Dieu et les dieux). Tous ces volets sont importants les uns et les autres. Etre complet fait de vous un africain de valeur. Par valeur nous entendons tout fait social ou de culture qui est conforme à la raison, à la nature de l’homme et qui répond positivement aux besoins fondamentaux de la majorité des membres d’une communauté humaine. De ce point de vue, les valeurs revêtent un caractère dynamique et permettent ainsi à l’individu de vivre en équilibre harmonieux aussi bien avec lui-même qu’avec les autres. Elles ne brisent pas les structures psychiques des individus et ne marginalisent pas les sociétés qui en vivent, mais leur offrent plutôt les moyens de débloquer certains mécanismes sociaux grippés ou de dominer des phénomènes nouveaux et imprévisibles de manière à faire de l’homme le premier bénéficiaire du progrès.


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  1. Les acquis historiques sont des valeurs qui se sont construites à travers l’histoire de l’humanité et dont la validité s’est toujours confirmée au-delà des changements sociaux ou des horizons culturels et temporels. Ce sont des valeurs qui ont été triées, sélectionnées par une sorte de tribunal de l’histoire et se sont maintenues dans le va-et-vient historique, constructeur et destructeur des valeurs. Elles ont un caractère universel (ce qui n’est pas pour elles une garantie contre les rechutes) et émergent comme fondamentales du fait qu’elles sont enracinées dans la conscience publique et que leur abandon entraîne des dégâts sociaux importants.

  2. Les valeurs conjoncturelles sont celles qui ne sont pas consacrées par l’expérience historique ; elles reposent sur les données immédiates et leur portée ne dépasse pas le cas ou leur cadre contextuel. Il suffit alors qu’on change le contexte social, temporel ou culturel pour voir ces valeurs perdre toute leur validité, toute leur signification.


La distinction ainsi faite entre valeurs fondamentales ou transhistoriques et valeurs de situation nous semble importante dans la mesure où non seulement elle peut nous éclairer dans le choix à faire entre valeur et valeur, mais aussi nous permet de comprendre que ce que nous pouvons considérer aujourd’hui comme valeur ou comme pas valeur peut ne pas l’être dans un contexte différent. La vraie valeur est donc celle qui permette l’homme à se remettre en cause et à supprimer les organes d’exploitation, d’intimidation ou d’ensauvagement, assure le meilleur fonctionnement des institutions, évite le dépérissement culturel de l’homme pour favoriser en lui la réflexion sur son propre destin et celui des autres. L’éducation à la tradition en Afrique utilise diverses techniques qui se rapportent aux méthodes dites « nouvelles » : elles s’attachent non seulement à faire acquérir à l’enfant les connaissances utiles à l’âge adulte, mais étendent leur action à la formation de la personnalité. Elles suscitent l’activité de l’enfant en rapport avec ses besoins fondamentaux et sont subordonnées au développement mental de l’enfant ainsi qu’à son niveau de socialisation (méthodes actives). Les principales techniques éducatives utilisées sont : les contes les devinettes, les légendes, les proverbes, la peur, les rites d’initiation, etc.


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Les contes


Ils sont enseignés aux enfants le soir, autour du feu et cela parce que la journée est réservée aux travaux divers. Leur contenu, très riche et très varié, touche à la fois à plusieurs disciplines : la langue, le langage, le chant, la zoologie, la psychologie, la morale, etc. Les contes jouent ainsi un rôle à la fois formateur (donnent à l’enfant un certain nombre de connaissances sur son environnement physique et social) et moralisateur (montrent souvent à l’enfant comment le mal est puni et le bien récompensé).


Les légendes


Elles ont aussi un contenu très riche et très varié. A travers elles, l’enfant acquiert les connaissances diverses telles que transmises par les contes, mais en plus il apprend l’histoire de la famille, du clan, de l’ethnie, la localisation spatiale de celle-ci, les itinéraires suivis lors des migrations, les coure ; d’eau ou fleuves traversés, l’origine du monde, etc. (L’enfant apprend ainsi à la fois la généalogie, l’histoire, la géographie, la cosmogonie, etc.).


Les devinettes


Elles sont à la fois un jeu et un exercice d’esprit. Elles supposent une connaissance très large du milieu : noms des personnages illustres, les parties du corps humain et leurs caractéristiques, les caractéristiques des animaux et des plantes, les phénomènes naturels, etc. Elles font appel à la mémoire, à l’imagination, à l’esprit d’observation et reposent sur les principes éducatifs suivants :


  1. le pédocentrisme : l’enfant est considéré comme agent principal de l’enseignement car c’est lui seul qui doit chercher à trouver la bonne réponse ;

  2. l’émulation : les enfants sont amenés à se surpasser pour trouver la bonne réponse ;

  3. la démocratisation : tous les enfants du clan ou du village sont acceptés à ce jeu sans discrimination. Les devinettes, tout comme les contes et les légendes, touchent à la fois aux différentes disciplines telles que l’histoire, la géographie, l’anatomie, la zoologie, la botanique, etc.


Les proverbes


Ils sont porteurs de valeurs, de comportements et d’attitudes souhaitables à transmettre aux enfants. Ils sont utilisés le plus souvent lorsqu’il s’agit de conseiller un enfant. Leur contenu touche aux domaines très variés de la vie sociale du groupe : amitié, apparences, honnêteté, politesse, solidarité, entraide, mariage, travail, etc. Les proverbes jouent essentiellement un double rôle dans la vie coutumière : un rôle didactique et un rôle juridique ;


  1. rôle didactique parce qu’ils forment l’homme en lui donnant une ligne de conduite telle que souhaitée par la société, une ligne de conduite dictée par la prudence, la méfiance, la modestie,

  2. rôle juridique parce que souvent les vieux s’en servent pour trancher les palabres, etc.


Les jeux


Ils sont non seulement des exercices destinés à la formation et à l’endurance physiques de l’enfant, mais aussi des moyens efficaces de favoriser les apprentissages fondamentaux, de développer l’intelligence, les perceptions, la tendance à l’expérimentation, le pouvoir d’invention, etc. C’est en jouant que l’enfant arrive à s’assimiler certaines réalités intellectuelles qui auraient dû demeurer extérieures à l’intelligence enfantine. Les jeux de hasard, de comptage ou de combinaison mathématique développent le raisonnement et l’imagination des enfants ; c’est par des jeux d’imitation que les enfants sont initiés à la pratique des activités productives du groupe et, enfin, l’observance des règles du jeu constitue pour l’enfant une véritable éducation morale et sociale qui forme son caractère.


La peur


Elle est le moyen que l’éducation traditionnelle utilise pour faire respecter les règles, les lois et les préséances vitales qui ordonnent toute la vie sociale. L’individu a peur des conséquences naturelles ou surnaturelles qui pourraient lui arriver s’il transgresse les lois, les interdits, les tabous, etc. Les sanctions corporelles sont généralement légères, on se contente plutôt d’une volée de reproches et, pour obtenir la discipline chez l’enfant récalcitrant, on recourt à la peur en évoquant des personnages mystérieux et redoutables, des croque-mitaines, etc.


Les rites d’initiation


Ils marquent le passage de l’adolescence à l’état adulte et ont comme tâche principale de combler les lacunes de l’éducation reçue antérieurement, de rendre l’adolescent capable de porter le poids, de supporter les difficultés et de pénétrer les secrets de la vie nouvelle. Les dures épreuves inhérentes à ces pratiques rituelles ont pour but de développer l’endurance physique du sujet, de combattre en lui toute forme de violence et de lui imposer la soumission totale afin de préserver et de garantir l’unité et la survie du groupe. Les jeunes étaient ainsi initiés à la vie conjugale, au respect de la hiérarchie, à la solidarité et à l’entraide, à la morale et à la discipline individuelle, au langage codé et à la discrétion (secrets de l’ethnie), etc. Cette structure est présentée ici très grossièrement en trois étapes : la première enfance, le début de la socialisation et l’entrée dans la vie adulte.


La première enfance.


De la naissance à 5-6 ans, l’enfant vit essentiellement sous la protection de sa mère. Les relations qui s’établissent entre les deux sont marquées au début par un amour maternel inconditionnel et par une attitude de grande permissivité : la mère se centre totalement sur la vie de son enfant et se soumet à ses besoins et exigences. Ce climat particulièrement favorable à l’enfant va jusqu’au sevrage, moment où l’enfant est traité avec beaucoup moins d’indulgence qu’auparavant ; il enregistre pour la première le refus de sa mère et développe ainsi une expérience double et contradictoire d’indulgence et de rejet. Il s’agit donc là d’un revirement affectif à la fois sévère et brutal qui marque la première rupture de l’enfant avec sa mère. Cette rupture est pourtant compensée en partie par des liens familiaux intenses et multiples qui favorisent la socialisation de l’enfant et assurent son éducation. Pendant cette période l’éducation est encore diffuse, le mode de transmission des connaissances est informel et on éduque plus par ce que l’on est que par ce que l’on fait. L’enfant assimile petit à petit la philosophie de l’existence de ses parents ou de son entourage immédiat et la fait sienne.

Début de la socialisation


Entre 7 et 14-15 ans, l’action éducative devient quelque peu plus explicite : on défend, on gronde, on stimule, on encourage, on explique, on sensibilise l’enfant à un idéal de conduite accepté par le groupe. Les agissements des adultes, leurs altitudes mentales, les pensées qu’ils expriment devant lui marquent profondément la personnalité de l’enfant et font qu’il devienne entièrement ce que son entourage veut bien qu’il soit. L’enfant est soumis à un système de répression pour les fautes graves et d’encouragement pour le bien. L’apprentissage est pragmatique et se caractérise par une participation plus active de l’enfant aux différentes activités de la famille et du groupe. Les méthodes d’éducation sont essentiellement attrayantes, naturelles et non contraignantes : la plupart des connaissances sont acquises dans les jeux et distractions tels que les contes, les devinettes, les légendes, les chansons, etc.


Entre 7 et 10 ans, il y a un début de séparation des sexes : le garçon vit à côté de son père et l’assiste dans les travaux de champ, de chasse ou de pêche, la fille vit à côté de sa mère et l’aide dans les divers travaux de ménage, de champ, etc. Le rôle des parents ici se résume donc à guider l’enfant dans sa prise de contact avec les réalités de la vie et dans l’accomplissement des activités productives de la famille.


Entre 10 et 15 ans, la séparation des sexes est de plus en plus nette : les garçons commencent à être intégrés dans l’intimité des hommes et les filles dans l’intimité des femmes. Ils participent aux diverses activités du groupe et sont ainsi préparés progressivement à l’autonomie, à la responsabilité.


L’entrée dans la vie adulte


Elle est marquée surtout par des rites initiatiques. Ici l’action éducative est plus consciente. L’adolescent est éprouvé et endurci pour la vie dure qui l’attend ; il doit ainsi se plier sous « l’autorité de fer » qui s’impose à lui. Il apprend un ou plusieurs métiers et, petit à petit, les adultes lui confient les secrets de la famille, du clan, de l’ethnie. A travers les épreuves, les jeux et les cérémonies initiatiques se créent des liens d’amitié et de solidarité aussi bien avec les pairs, les initiés et les aînés qu’avec les autres membres du groupe. Le résultat le plus important de l’initiation est que le jeune qui en sort est homme complet ; il a de sa vie et de sa société une idée nette et cohérente, il sait ce que les autres attendent de lui et ce qu’il peut attendre d’eux.


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Comme on peut s’en rendre compte, l’éducation à la tradition en Afrique renferme plusieurs valeurs très séduisantes qu’il importe non seulement d’identifier, mais aussi de sauvegarder et de préserver de la destruction, de la fragilité et du caractère mouvant des sociétés contemporaines. Nous vivons aujourd’hui dans un monde où les valeurs se dégradent et se désagrègent continuellement, ce qui entraîne comme conséquence la dépravation des mœurs, la crise de l’autorité, la perte de l’unité familiale, le développement des tendances égoïstes et de l’esprit calculateur. Il n’existe plus un code moral pour nos jeunes ; nos valeurs se transforment en antivaleurs, d’où le développement de l’immoralité, la méconnaissance de la valeur de l’homme au profit de l’argent, la primauté de la promotion de l’individu sur celle de la collectivité, etc. La crise morale des jeunes, aujourd’hui, serait donc essentiellement liée à la crise des valeurs que connaissent nos sociétés. Cette crise qui s’accompagne de la perte des valeurs morales et des troubles de caractère aurait pour origine l’anthropie culturelle, le degré de la crise socio-économique, l’importance des mass-médias, etc. Les solutions à cette crise de la valeur devront être essentiellement d’ordre politique, économique, moral et éducationnel. Les instances politiques devront être fidèles à leur tâche de réorganisation des structures socio-économiques appropriées de manière à placer les individus dans les conditions d’existence décentes. Les responsables politiques devront se rendre compte que c’est leur idéologie (l’idéologie des classes dominantes) qui influe sur les masses populaires et oriente les conduites sociales. La réglementation sociale relève sans équivoque de la responsabilité politique qui devra se porter garant des valeurs confirmées. Du point de vue socio-économique, et surtout en ce qui concerne les pays sous-développés, il est indispensable de placer les enfants (et leurs parents aussi) dans les conditions d’existence indispensables à leur développement harmonieux avant de les éduquer aux valeurs. Il leur faut une bonne santé mentale et physique, des conditions matérielles adéquates, une nourriture équilibrée, etc. Mais c’est surtout aux éducateurs (la société, la famille, l’école) qu’incombe la tâche la plus difficile d’éduquer aux valeurs et de travailler à la formation et à la consolidation des valeurs en ces moments de crise que traversent nos sociétés de l’Afrique Noire sollicitées contradictoirement par les valeurs de la modernité et celles de la tradition.


L’éducation aux valeurs doit porter non seulement sur de nouveaux contenus de connaissances ou d’enseignement, mais aussi et surtout sur des comportements et des attitudes souhaitables relevant d’une prise de conscience nette des valeurs confirmées. Parents, enseignants, adultes, etc. devront prendre conscience que les enfants les imitent et s’inspirent de leurs attitudes pour fonder leur manière d’être, de sentir et d’agir. En conséquence, ils doivent enseigner non seulement par la parole, mais aussi par l’exemple. Car c’est l’exemple qui, en tant qu’élément dynamique et moteur du système éducatif, lie l’idéal théorique à la réalité concrète. L’action des adultes, leurs bons exemples et leur conviction morale devront constituer la base d’un apprentissage des comportements sociaux pour notre jeunesse. L’éducation aux valeurs devrait aussi se faire à travers des mouvements parascolaires (l’apprentissage des bases de la tradition, Jeunesse du Parti, scoutisme, etc.) de manière à assurer un encadrement moral et civique des jeunes. Il faudra aussi instaurer un système efficient de collaboration harmonieuse entre la famille, l’école et la société de façon à harmoniser les actions éducatives pour en faire un système cohérent et ordonné. La cohérence interne du système éducatif devra reposer sur l’uniformité des principes éducatifs qui régissent la société pour que tous les enfants soient soumis à un même type d’éducation poursuivant un même idéal, les mêmes objectifs. Aujourd’hui, le système éducatif n’a plus cette cohérence : ce qui est condamnable pour l’école est parfois applaudi par la famille ou par la société et vice versa. En dehors de l’école par exemple, personne n’intervient dans l’éducation d’un enfant qui se méconduit en l’absence de ses parents. Ceci révèle l’absence d’une vision nette et claire du type d’homme que la société veut former et fait que les enfants n’ont pas une perception claire du rôle qu’ils sont appelés à jouer dans la société.


En définitive, bien qu’élaborées en des temps anciens, les valeurs de l’éducation traditionnelle au sens défini plus haut portent en elles des éléments susceptibles non seulement d’affronter les surgissements nouveaux de l’histoire, mais aussi de raviser les valeurs les plus sacrées d’un monde humaniste et par là même sauver cet univers qui s’en va à la dérive politiquement, économiquement, moralement, socialement et matériellement. L’éducation aux valeurs devra conduire à la prise en compte de l’identité culturelle du fait que la culture est intimement liée à toutes les manifestations de la vie. Elle incarne l’expression des valeurs humaines les plus nobles, le sens de la vie. L’évolution scientifique et technologique de l’Afrique n’entraîne aucune contradiction avec l’affirmation de l’identité culturelle. Mais l’éducation aux valeurs traditionnelles reste encore en marge des valeurs véhiculées dans les programmes scolaires, les journaux et revues, illustrant par là la supériorité technologique des valeurs occidentales. L’effort pour la mise en valeur de nos coutumes et traditions et pour leur adaptation au contexte d’un monde en évolution devenant indispensable, il y a lieu d’aider les institutions coopératives, telles que le Bureau Africain des Sciences de l’Education (B.A.S.E.), l’Association des Universités Africaines (A.U.A.) et tant d’autres pour qu’elles s’attèlent plus à revalorise les valeurs essentielles de nos sociétés. Et à cette mission, le blog du patrimoine Sawa, Bekwali.com s’invite et restera fidèle à sa vision, ses valeurs et ses objectifs.

Article source : LA REVUE SOCIALISTE DE CULTURE NEGRO-AFRICAINE de FEVRIER 1982, Ethiopiques numéro 29 sur le sujet de L’EDUCATION TRADITIONNELLE EN AFRIQUE ET SES VALEURS FONDAMENTALES du Dr. A. S. MUNGALA.

MBAP’A NTON’A NYAMSI NDIEH MBAPE

(+237) 652 26 60 78 / 699 79 81 44





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